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jeudi 13 février 2014

Chronique du Journal de Morges du vendredi 14 février 2014



De la Saint Valetin. Et du reste.
Denis Pittet, responsable de la communication du département de l'économie et du sport

Évidemment, se voir accorder une chronique le jour de la St Valentin, c’est du pain béni se diront certains. Pour le chroniqueur de service, pas besoin de se gratter derrière la tête durant deux heures, voilà le sujet facile, tout trouvé, inévitable et que tout le monde va évidemment lire.

Parce qu’y a t il de plus beau que la St Valentin ? De plus émotionnel que les valeurs de l’Amour ? De plus unique que ce ressenti, cette vibration qui nous touche que lorsqu’on ne s’y attend pas ? Le coup de foudre, ce tonnerre fantastique, ce tremblement consubstantiel, cette alchimie que l’on sait parfaite et qui va changer notre vie à tout jamais ? Oui, je vous le demande qu’ y a t il de plus beau ?

Ben il y a, par exemple, la victoire de Stan à l’Open d’Australie. Oh, évidemment, le temps file, mais tout de même, vaincre les deux premiers mondiaux et remporter ce tournoi, c’est pas rien. Tenez, c’est même tellement pas rien que nos génies de la RTS (télévision, faut préciser désormais) n’ont rien trouvé de plus glorieux que de passer sans tambour ni trompette au ski en direct sitôt la Coupe remise à Melbourne. Ca, coco, c’est du journalisme, du vrai. Dans le genre on rebondit, on s’adapte et on change un peu le prévu, la RTS (télévision, donc) est championne du monde.

Ben, il y a aussi - et zut, parce que cela retombe sur la RTS (télévision) - la cérémonie d’ouverture des Jeux de Sotchi. Commentée par Massimo Lorenzi et Marie-Laure Viola. Et encore du bon journalisme, coco. Du genre «Je crache dans la soupe» pour se donner un genre. Mme Viola a été inexistante. Et Monsieur Massimo n’a pas cessé de critiquer avec ses souliers à clous ces pauvres anciens soviétiques. Leurs tableaux figuratifs fleurant bon le socialisme étaient sans doute trop difficiles à respirer pour Monsieur Lorenzi. Massimo, mon gars, si cela t’embêtait tant que cela, fallait pas y aller à Sotchi. Question de choix. Question de cohérence. Un peu comme en amour, somme tout…

jeudi 5 décembre 2013

Chronique du Journal de Morges du vendredi 6 décembre 2013



L’invité
Conte de Noël
 Denis Pittet*

Bonjour les enfants. Je suis Saint-Nicolas et je suis le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Je suis bienveillant et généreux. Aujourd’hui c’est le 6 décembre et c’est donc ma fête. Mais ça va surtout être la vôtre. Alors je vais vous raconter une jolie histoire vraie.

Il était une fois un très méchant ogre qui vivait quelque part dans les forêts derrière Bussy-Chardonney et le pied du Jura. Il s’appelait «Brise-les-os» et avait des pouvoirs maléfiques terrifiants. On disait qu’il avait 1000 ans! Il était velu, poilu, très laid et une bouche énorme qui sentait très mauvais. Quand il ouvrait la bouche, les plus faibles mourraient sur le coup. Il mangeait des jolis lièvres, des crapauds, des vaches entières, des fourmis rouges, et les jolis chats que les enfants chérissaient. Mais il mangeait aussi… les petites filles et les petits garçons qui n’étaient pas sages. On dit qu’un jour de l’hiver 1578, il avait mangé d’un seul coup quatre fillettes et cinq garçons qui n’avaient pas obéi à leurs parents. On avait rien retrouvés d’eux, à part un chapeau et deux petits os cassés en mille miettes. C’était terrifiant.
«Brise-les-os» avait aussi le pouvoir de venir dans les rêves et de te faire très peur, si peur que tu pleurais la nuit en te réveillant tout mouillé. L’année passée, «Brise-les-os» a même avalé un bus scolaire près de Monnaz, mais personne n’a rien dit de peur de créer une psychose dans la région.

Personne ne s’est jamais aventuré seul au fond des forêts sombres et froides pour capturer l’ogre. Un jeune présomptueux avait une fois prétendu savoir comment capturer «Brise-les-os». Il est devenu fou. Le pire est à venir: «Brise-les-os», je dois vous le dire, déteste la Saint-Nicolas. Restez donc prudents et chez vous aujourd’hui. Et si vous sentez un souffle fétide dans votre nuque, hurlez le plus fort possible!
*Journaliste, communication du Département vaudois de l’économie et du sport

vendredi 1 novembre 2013

Journal de Morges, vendredi 1er novembre 2013



L’invité
Denis Pittet
Journaliste, délégué à la communication et au sport international,
Département vaudois de l’économie et du sport

Du sport
Et si nous parlions de sport. J’adore les citations liées au sport. Celles de champions par exemple : «Pour gagner, il faut risquer de perdre » (Killy). «Il faut se fixer des buts avant de pouvoir les atteindre» (Michael Jordan). «On gagne plus avec le coeur, avec la volonté qu'avec autre chose» (Nadal). Coluche était pas mal non plus : «On peut toujours trouver plus cons que les supporters : y'a les sportifs. Parce que les supporters, ils sont assis : les autres, ils courent !» Ou encore le terrible Pierre Desproges : «Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football ? Quelle harmonie, quelle élégance l'esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de vingt-deux handicapés velus qui poussent des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints». C’est dit.
Le sport habite nos vies, hante la tête du supporter avant un derby, gâche la journée d’un golfeur pratiquant un art pacifique qui se joue hélas très violemment dans sa tête. Telle jeune femme court des heures durant sur un tapis roulant de fitness pour espérer garder de jolies jambes. Elle pense faire du sport, elle fait une séance de psy. Le sport est social, le sport est médiatique, le sport est bon, le sport est dangereux, le sport est nationaliste, le sport est local, le sport est de masse, le sport est argent, parfois beaucoup trop.
Le sport unit, désunit, fait se rencontrer des gens, les sépare. Le sport – quand on est jeune – est dépassement de soi et quand on est vieux – à vélo par exemple – est de se faire dépasser.
Des gens fument et boivent toute leur vie et meurent à 90 ans. D’autres se pèsent au gramme près tous les matins, pratiquent dix-huit sports et meurent d’une crise cardiaque à 45 ans. Le sport est injuste. Je vais donc pour mon compte rejoindre Churchill : «Whisky, cigare et sport…doux».

mercredi 16 octobre 2013




Observations d’octobre
Denis Pittet, journaliste *

Vaud roule vers Zoug : avant-hier lundi, sous une pluie presque battante, une trentaine de cyclistes vaudois sont partis pour un périple d’une semaine en direction de Zoug, où s’ouvre samedi la foire annuelle. Ils apportent sous leur selle un message d’amitié des Vaudois aux Zougois. Sur ces trente cyclistes, 22 quasi pro, dont Laurent Dufaux ou Bertrand Duboux, mais aussi Philippe Leuba, l’huissier chef du canton de Vaud, des fonctionnaires femmes et hommes et accessoirement le soussigné. Ces derniers n’ont parcouru que la moitié de la première étape, soit 45 kilomètres jusqu’au centre mondial du cyclisme à Aigle. Le sport unit et réunit. Le vélo est une école de modestie. Longer seul le Dézaley après avoir été largué rapidement par le peloton un matin d’octobre avec comme toile de fond une symphonie de gris est finalement un moment de joie.
Les malheurs du Lausanne-Moudon : cette brasserie est l’une des plus connues de Lausanne. Dans les années 2000, elle cartonnait : personnel avenant, mets simples et bons, décors magnifiques. L’alchimie de la réussite d’un bistrot ne tient à rien. Parfois, vouloir faire mieux conduit à la catastrophe. On apprend qu’après des transformations qui en ont fait un établissement plus «cosy», les clients on déserté…. Des consultants sont désormais appelés à la rescousse pour redresser la barre. C’est d’une tristesse….
Patinoires : lorsque j’avais 15 ans, nous étions une équipe à guetter avec une folle impatience la date d’ouverture des deux patinoires d’alors à Lausanne. Montchoisi et la Pontaise. La Pontaise ouvrait en général une semaine avant Montchoisi. La patinoire, c’était draguer les filles et jouer au hockey. Que du bonheur donc. Cette année, Malley ouvre samedi (mais n’existait pas en 1973) mais la Pontaise ouvrira le 26 octobre (!) et Montchoisi le 4 novembre (!!). Si une telle chose était intervenue jadis et que Facebook avait existé, nul doute que nous aurions créé un page « Touche pas à mes patinoires lausannoises »….
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 2 octobre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 2 octobre 2013




Des restos vivants
Denis Pittet, journaliste *

Quels établissements publics (cafés, bars, restos, dancing et night-clubs) ont été ou sont connus et célèbres à Lausanne ? Pas si facile, ce d’autant que depuis toujours, une éclaffée d’établissements ont changé de mains et souvent de noms.
On croit un peu vite et un peu à tort que le centre de Lausanne a émigré au Flon. C’est faux. Le centre de Lausanne est le quartier de St Pierre. Dans les années 60 on y trouvait déjà un resto très connu : «Le Jour et Nuit» ; à côté se trouvait dans les années 70 le « Major Davel » (MAO) qui fût – hélas – un des premiers points de fixation de la drogue à Lausanne. A quelques mètres de la rue qui était alors elle-même la plus chic de Lausanne, la rue de Bourg. Entre St Pierre et St François a régné en maître le «Central» et ses hauts plafonds. Aujourd’hui, le quartier de St Pierre abrite une collection d’établissement qui drainent une clientèle hétéroclite, jeunes, bobos, moins jeunes et étudiants: le Bleu Lézard, le Captain Cook (posé à côté de l’inébranlable « Couscous »), le «Buzz», «L’Etoile blanche» (ancien MAO), «Le café St Pierre», le «Da Carlo» (anciennement le Dôme depuis 1950 !) et la première pizzeria de Lausanne  - Chez Mario -, ouverte en 1958. Un peu plus loin, «Le Barbare» existe toujours, perché sur les Escaliers-du-Marché et propose depuis 40 ans son fameux chocolat chaud maison. Juste avant se trouve «L’Evêché» autre monument du coin.
Voilà pour l’histoire d’un quartier, d’un coin de Lausanne. On pourrait faire de même pour Ouchy.
Côté «night-clubs», il y en avait de mythiques à Lausanne : «Le Tabaris»,  «La Belle Epoque » (disparus) et le plus ancien d’entre eux, «Le Brummell» et «Le Paradou», qui existent toujours.
Citons encore pêle-mêle «La Voile d’Or », devenue «L’Amnésia» (fermé) et les deux établissement mythiques de la Cité eux encore bien vivants : «Le Lapin Vert» et le «XIIIe Siècle» et près de la Riponne, «Le Great Escape» qui cartonne dès le jeudi soir.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 18 septembre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 18 septembre 2013


Papet vaudois and co….
Denis Pittet, journaliste *

Le papet vaudois est le plat national de ce canton. Il est aux Vaudois ce que la raclette est aux Valaisans. Osons le dire. L’actualité du papet est que sa saison est lancée traditionnellement le week-end du Jeûne vaudois, celui qui vient de s’achever. Un des repas à servir un soir des ces jours est le papet, accompagné d’un gâteau aux pruneaux avec le café. Les variantes sont tolérées.
Le papet vaudois est une fierté, au même titre qu’il suscite la curiosité, l’admiration, et parfois – regrettons-le – le rejet. Le papet est bizarre et son odeur à la fois forte et typique. Le lendemain d’un papet, cela sent encore le papet dans toute la maison. Le vrai papet est indissociable de la saucisse aux choux, avec laquelle il est servi. Comme la saucisse aux choux débarque maintenant, le papet débarque avec elle et vice-versa.
On glose beaucoup sur la véritable recette du papet. Je sais qu’en Valais par exemple, on sert la saucisse aux choux avec des pommes de terre et des poires cuites. Ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas vaudois. Le papet vaudois demande que l’on cuise ensemble des pommes de terre, des poireaux, avec de l’eau et un peu de vin blanc. On pose simplement les saucisses dessus et on laisse cuire à feu doux minimum 30 minutes. La finition est primordiale: il convient d’écraser les pommes de terre avec une spatule en bois, d’arroser d’un peu de vinaigre et de déposer une pointe de farine et de mouiller avec un zeste de crème. Puis on touille sérieusement le tout et on sert.
Certains attestent les premiers papets en l’an 879! C’est sans doute exagéré. La vérité se situe plus vraisemblablement au milieu du XIXe siècle. Il faut encore rappeler que le papet vaudois est dégusté pour célébrer l’Indépendance vaudoise (1798), le 24 janvier de chaque année, surtout chez les radicaux d’ailleurs. Les plus hardis voient dans le papet les couleurs du drapeau vaudois, le vert et le blanc. Moi je dirai que tout va bien quand le blanc est dans le verre et que le papet suit.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mardi 17 septembre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 4 septembre 2013


Jeux olympiques de la jeunesse
Denis Pittet, journaliste *

Les liens entre la Suisse et l’Olympisme sont multiples, variés, longs et passionnants. On rappellera que les Jeux d’hiver ont eu lieu deux fois à St Moritz en 1928 et 1948. On rappellera l’échec de Sion devant Turin, on rappellera que Sion avait été candidate en 1968 déjà, en 1970 et en 2002 ou que Lausanne a été candidate aux « grands » Jeux en
1960 (2e place derrière Rome) mais aussi pour les Jeux de 1936, de 1944 (annulés), de 1948 de 1952 et de 1994. On dira enfin que depuis 1915, Lausanne abrite le siège du CIO.
Voulus par le président sortant du CIO, Jacques Rogge, les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) ont vu le jour en 2010. C’est une fantastique aventure de plus qui commence pour la Suisse et Lausanne.
Depuis le 22 août dernier, la candidature de Lausanne – soutenue conjointement par la Ville et le canton – a été choisie par le comité de Swiss Olypmpic pour défendre les couleurs de la Suisse pour les JOJ d’hiver 2020. Cette décision doit être avalisée par le Parlement suisse du sport le 19 septembre prochain. En clair – et parce que tout le monde n’a pas saisi cette subtilité – Lausanne était opposée à Lucerne sur le plan national. Swiss Olympic a choisi Lausanne pour défendre la Suisse si la Suisse décide – le 19 septembre précisément - d’être candidate au plan international. Au niveau mondial, le dépôt des candidatures est arrêté par le CIO au 28 novembre.
Il faut aussi s’attacher à casser d’entrée de cause une idée reçue : les JOJ n’ont rien à voir avec les «grands» Jeux. Il serait en effet fort dommage que des clichés éculés de sport-fric empêchent de voir la réalité des JOJ: un rassemblement à taille humaine, 1500 athlètes âgés de 14 à 18 ans, et un minimum de constructions. Le CIO exige surtout un programme culturel et éducatif très fort. Si Lausanne obtient les JOJ de 2020, ce sera du bonheur pour toute la Suisse et tout le sport suisse et une occasion de grandir et d’améliorer notre compréhension du monde et du sport, d’y apporter une contribution et notre savoir-faire.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport