Traduire

mercredi 22 août 2012

Chronique du Nouvelliste du mercredi 22 août 2012

Fin août
Denis Pittet, journaliste *

Nous voilà déjà à la fin du mois d’août. A cette époque et pour une raison que j’ignore – mais je l’ai pratiquement toujours vécu depuis mon enfance, de différentes manières il est vrai – les Vaudois ont coutume de dire : «Voilà, voilà, déjà fin août, la lumière change, dans un mois le Comptoir, puis le cirque et Noël».

J’avais une collègue avec qui pendant des années nous arrivions un matin à la rédaction, nous nous regardions avec un sourire entendu et nous disions «T’as vu, la lumière a changé». Et c’est vrai. Sans exception et tôt ou tard, entre le 10 et le 25 août, un jour, la lumière change et on bascule dans l’automne. La canicule de cette semaine n’y changera rien. Et ce changement de lumière n’empêche pas de splendides journées en septembre et souvent en octobre aussi…

Du 14 au 23 septembre, le Palais de Beaulieu accueillera donc le 93e (!) Comptoir suisse, appelé aussi - mais moins souvent - «Foire de Lausanne». Ce rendez-vous immuable ancre, comme le changement de lumière, un point de repère dans l’inconscient des Vaudois. La manifestation a énormément évolué depuis 25 ans, mais elle reste «un point unique de rencontre entre la ville et la campagne». Caves, dégustations, animaux, fondue ou invités d’honneur pour ne citer que ces aspects, le Comptoir reste un monument sur lequel quelques sociologues feraient bien de sérieusement se pencher.

Le Cirque Knie suit donc enfin cette trilogie, tout aussi immuablement. Il nous fait passer de septembre à octobre (27 septembre-10 octobre cette année), avec son zoo et le traditionnel bain des éléphants dans le Léman sur la plage de Bellerive.

Le cirque ayant fait ses bagages, un dernier sursaut de Vie a lieu avec les vendanges et les différentes Fêtes qui les accompagnent dans le canton. Puis on entre en léthargie.

Voilà. Je ne voulais pas vous «casser» en cette magnifique semaine, mais malgré ce temps et cette chaleur, je suis obligé de vous dire non sans un petit sourire «bienvenue en automne ». Na!
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois


























jeudi 9 août 2012

Chronique du Nouvelliste du mercredi 8 août 2012

La Blécherette
Denis Pittet, journaliste *
Parmi les lieux symboliques et chers aux Vaudois et particulièrement aux Lausannois figure l’aéroport de la Blécherette. Le visiteur d’un jour de la capitale vaudoise devrait y faire un saut et observer le ballet des avions depuis la terrasse du nouveau restaurant inauguré en 2005.

Lausanne et la Blécherette, c’est une véritable histoire d’amour, qui failli se terminer le 21 juin 1992 : la Municipalité d’alors souhaitait la fermeture définitive de la place. Mais la population, par voie de référendum, décida à la majorité de 60%, qu’il fallait laisser vivre l’aéroport. A l’époque, le combat fut homérique entre partisans et opposants, les premiers voulant à la fois conserver ce qu’ils considéraient comme un patrimoine et une installation utile au développement touristique et économique de la région, les seconds y voyant une source de nuisances sonores et la potentielle utilisation des terrains qui auraient été libérés pour du logement. Il est d’ailleurs piquant de constater que 20 ans plus tard, l’aérodrome est toujours là, comme existe le projet «Métamorphose» qui prévoit notamment la création d’un éco-quartier aux alentours de la place d’aviation.

Il faut se souvenir que la Blécherette est le plus ancien aéroport de Suisse toujours en service. On a fêté ses 100 ans en 2011. En 1916 s’y était ouverte la première école de pilotage de Suisse. Et dans les années 30, on volait depuis Lausanne vers Barcelone ou Berlin… La Blécherette a connu des meetings aériens mémorables, dont celui de fin août 2005 pour les 100 ans de la Fédération internationale aéronautique, où plus de 70'000 personnes avaient envahi la place.

Il faut enfin savoir que «La Blécherette» est aussi synonyme pour des dizaines de milliers de Vaudois du passage du permis de conduire et des expertises de voitures. En effet, depuis la nuit des temps, le service des automobiles – connu sous le même nom que l’aéroport – lui fait face de l’autre côté de l’avenue du Grey.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois