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jeudi 5 décembre 2013

Chronique du Journal de Morges du vendredi 6 décembre 2013



L’invité
Conte de Noël
 Denis Pittet*

Bonjour les enfants. Je suis Saint-Nicolas et je suis le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Je suis bienveillant et généreux. Aujourd’hui c’est le 6 décembre et c’est donc ma fête. Mais ça va surtout être la vôtre. Alors je vais vous raconter une jolie histoire vraie.

Il était une fois un très méchant ogre qui vivait quelque part dans les forêts derrière Bussy-Chardonney et le pied du Jura. Il s’appelait «Brise-les-os» et avait des pouvoirs maléfiques terrifiants. On disait qu’il avait 1000 ans! Il était velu, poilu, très laid et une bouche énorme qui sentait très mauvais. Quand il ouvrait la bouche, les plus faibles mourraient sur le coup. Il mangeait des jolis lièvres, des crapauds, des vaches entières, des fourmis rouges, et les jolis chats que les enfants chérissaient. Mais il mangeait aussi… les petites filles et les petits garçons qui n’étaient pas sages. On dit qu’un jour de l’hiver 1578, il avait mangé d’un seul coup quatre fillettes et cinq garçons qui n’avaient pas obéi à leurs parents. On avait rien retrouvés d’eux, à part un chapeau et deux petits os cassés en mille miettes. C’était terrifiant.
«Brise-les-os» avait aussi le pouvoir de venir dans les rêves et de te faire très peur, si peur que tu pleurais la nuit en te réveillant tout mouillé. L’année passée, «Brise-les-os» a même avalé un bus scolaire près de Monnaz, mais personne n’a rien dit de peur de créer une psychose dans la région.

Personne ne s’est jamais aventuré seul au fond des forêts sombres et froides pour capturer l’ogre. Un jeune présomptueux avait une fois prétendu savoir comment capturer «Brise-les-os». Il est devenu fou. Le pire est à venir: «Brise-les-os», je dois vous le dire, déteste la Saint-Nicolas. Restez donc prudents et chez vous aujourd’hui. Et si vous sentez un souffle fétide dans votre nuque, hurlez le plus fort possible!
*Journaliste, communication du Département vaudois de l’économie et du sport

vendredi 1 novembre 2013

Journal de Morges, vendredi 1er novembre 2013



L’invité
Denis Pittet
Journaliste, délégué à la communication et au sport international,
Département vaudois de l’économie et du sport

Du sport
Et si nous parlions de sport. J’adore les citations liées au sport. Celles de champions par exemple : «Pour gagner, il faut risquer de perdre » (Killy). «Il faut se fixer des buts avant de pouvoir les atteindre» (Michael Jordan). «On gagne plus avec le coeur, avec la volonté qu'avec autre chose» (Nadal). Coluche était pas mal non plus : «On peut toujours trouver plus cons que les supporters : y'a les sportifs. Parce que les supporters, ils sont assis : les autres, ils courent !» Ou encore le terrible Pierre Desproges : «Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football ? Quelle harmonie, quelle élégance l'esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de vingt-deux handicapés velus qui poussent des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints». C’est dit.
Le sport habite nos vies, hante la tête du supporter avant un derby, gâche la journée d’un golfeur pratiquant un art pacifique qui se joue hélas très violemment dans sa tête. Telle jeune femme court des heures durant sur un tapis roulant de fitness pour espérer garder de jolies jambes. Elle pense faire du sport, elle fait une séance de psy. Le sport est social, le sport est médiatique, le sport est bon, le sport est dangereux, le sport est nationaliste, le sport est local, le sport est de masse, le sport est argent, parfois beaucoup trop.
Le sport unit, désunit, fait se rencontrer des gens, les sépare. Le sport – quand on est jeune – est dépassement de soi et quand on est vieux – à vélo par exemple – est de se faire dépasser.
Des gens fument et boivent toute leur vie et meurent à 90 ans. D’autres se pèsent au gramme près tous les matins, pratiquent dix-huit sports et meurent d’une crise cardiaque à 45 ans. Le sport est injuste. Je vais donc pour mon compte rejoindre Churchill : «Whisky, cigare et sport…doux».

mercredi 16 octobre 2013




Observations d’octobre
Denis Pittet, journaliste *

Vaud roule vers Zoug : avant-hier lundi, sous une pluie presque battante, une trentaine de cyclistes vaudois sont partis pour un périple d’une semaine en direction de Zoug, où s’ouvre samedi la foire annuelle. Ils apportent sous leur selle un message d’amitié des Vaudois aux Zougois. Sur ces trente cyclistes, 22 quasi pro, dont Laurent Dufaux ou Bertrand Duboux, mais aussi Philippe Leuba, l’huissier chef du canton de Vaud, des fonctionnaires femmes et hommes et accessoirement le soussigné. Ces derniers n’ont parcouru que la moitié de la première étape, soit 45 kilomètres jusqu’au centre mondial du cyclisme à Aigle. Le sport unit et réunit. Le vélo est une école de modestie. Longer seul le Dézaley après avoir été largué rapidement par le peloton un matin d’octobre avec comme toile de fond une symphonie de gris est finalement un moment de joie.
Les malheurs du Lausanne-Moudon : cette brasserie est l’une des plus connues de Lausanne. Dans les années 2000, elle cartonnait : personnel avenant, mets simples et bons, décors magnifiques. L’alchimie de la réussite d’un bistrot ne tient à rien. Parfois, vouloir faire mieux conduit à la catastrophe. On apprend qu’après des transformations qui en ont fait un établissement plus «cosy», les clients on déserté…. Des consultants sont désormais appelés à la rescousse pour redresser la barre. C’est d’une tristesse….
Patinoires : lorsque j’avais 15 ans, nous étions une équipe à guetter avec une folle impatience la date d’ouverture des deux patinoires d’alors à Lausanne. Montchoisi et la Pontaise. La Pontaise ouvrait en général une semaine avant Montchoisi. La patinoire, c’était draguer les filles et jouer au hockey. Que du bonheur donc. Cette année, Malley ouvre samedi (mais n’existait pas en 1973) mais la Pontaise ouvrira le 26 octobre (!) et Montchoisi le 4 novembre (!!). Si une telle chose était intervenue jadis et que Facebook avait existé, nul doute que nous aurions créé un page « Touche pas à mes patinoires lausannoises »….
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 2 octobre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 2 octobre 2013




Des restos vivants
Denis Pittet, journaliste *

Quels établissements publics (cafés, bars, restos, dancing et night-clubs) ont été ou sont connus et célèbres à Lausanne ? Pas si facile, ce d’autant que depuis toujours, une éclaffée d’établissements ont changé de mains et souvent de noms.
On croit un peu vite et un peu à tort que le centre de Lausanne a émigré au Flon. C’est faux. Le centre de Lausanne est le quartier de St Pierre. Dans les années 60 on y trouvait déjà un resto très connu : «Le Jour et Nuit» ; à côté se trouvait dans les années 70 le « Major Davel » (MAO) qui fût – hélas – un des premiers points de fixation de la drogue à Lausanne. A quelques mètres de la rue qui était alors elle-même la plus chic de Lausanne, la rue de Bourg. Entre St Pierre et St François a régné en maître le «Central» et ses hauts plafonds. Aujourd’hui, le quartier de St Pierre abrite une collection d’établissement qui drainent une clientèle hétéroclite, jeunes, bobos, moins jeunes et étudiants: le Bleu Lézard, le Captain Cook (posé à côté de l’inébranlable « Couscous »), le «Buzz», «L’Etoile blanche» (ancien MAO), «Le café St Pierre», le «Da Carlo» (anciennement le Dôme depuis 1950 !) et la première pizzeria de Lausanne  - Chez Mario -, ouverte en 1958. Un peu plus loin, «Le Barbare» existe toujours, perché sur les Escaliers-du-Marché et propose depuis 40 ans son fameux chocolat chaud maison. Juste avant se trouve «L’Evêché» autre monument du coin.
Voilà pour l’histoire d’un quartier, d’un coin de Lausanne. On pourrait faire de même pour Ouchy.
Côté «night-clubs», il y en avait de mythiques à Lausanne : «Le Tabaris»,  «La Belle Epoque » (disparus) et le plus ancien d’entre eux, «Le Brummell» et «Le Paradou», qui existent toujours.
Citons encore pêle-mêle «La Voile d’Or », devenue «L’Amnésia» (fermé) et les deux établissement mythiques de la Cité eux encore bien vivants : «Le Lapin Vert» et le «XIIIe Siècle» et près de la Riponne, «Le Great Escape» qui cartonne dès le jeudi soir.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 18 septembre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 18 septembre 2013


Papet vaudois and co….
Denis Pittet, journaliste *

Le papet vaudois est le plat national de ce canton. Il est aux Vaudois ce que la raclette est aux Valaisans. Osons le dire. L’actualité du papet est que sa saison est lancée traditionnellement le week-end du Jeûne vaudois, celui qui vient de s’achever. Un des repas à servir un soir des ces jours est le papet, accompagné d’un gâteau aux pruneaux avec le café. Les variantes sont tolérées.
Le papet vaudois est une fierté, au même titre qu’il suscite la curiosité, l’admiration, et parfois – regrettons-le – le rejet. Le papet est bizarre et son odeur à la fois forte et typique. Le lendemain d’un papet, cela sent encore le papet dans toute la maison. Le vrai papet est indissociable de la saucisse aux choux, avec laquelle il est servi. Comme la saucisse aux choux débarque maintenant, le papet débarque avec elle et vice-versa.
On glose beaucoup sur la véritable recette du papet. Je sais qu’en Valais par exemple, on sert la saucisse aux choux avec des pommes de terre et des poires cuites. Ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas vaudois. Le papet vaudois demande que l’on cuise ensemble des pommes de terre, des poireaux, avec de l’eau et un peu de vin blanc. On pose simplement les saucisses dessus et on laisse cuire à feu doux minimum 30 minutes. La finition est primordiale: il convient d’écraser les pommes de terre avec une spatule en bois, d’arroser d’un peu de vinaigre et de déposer une pointe de farine et de mouiller avec un zeste de crème. Puis on touille sérieusement le tout et on sert.
Certains attestent les premiers papets en l’an 879! C’est sans doute exagéré. La vérité se situe plus vraisemblablement au milieu du XIXe siècle. Il faut encore rappeler que le papet vaudois est dégusté pour célébrer l’Indépendance vaudoise (1798), le 24 janvier de chaque année, surtout chez les radicaux d’ailleurs. Les plus hardis voient dans le papet les couleurs du drapeau vaudois, le vert et le blanc. Moi je dirai que tout va bien quand le blanc est dans le verre et que le papet suit.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mardi 17 septembre 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 4 septembre 2013


Jeux olympiques de la jeunesse
Denis Pittet, journaliste *

Les liens entre la Suisse et l’Olympisme sont multiples, variés, longs et passionnants. On rappellera que les Jeux d’hiver ont eu lieu deux fois à St Moritz en 1928 et 1948. On rappellera l’échec de Sion devant Turin, on rappellera que Sion avait été candidate en 1968 déjà, en 1970 et en 2002 ou que Lausanne a été candidate aux « grands » Jeux en
1960 (2e place derrière Rome) mais aussi pour les Jeux de 1936, de 1944 (annulés), de 1948 de 1952 et de 1994. On dira enfin que depuis 1915, Lausanne abrite le siège du CIO.
Voulus par le président sortant du CIO, Jacques Rogge, les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) ont vu le jour en 2010. C’est une fantastique aventure de plus qui commence pour la Suisse et Lausanne.
Depuis le 22 août dernier, la candidature de Lausanne – soutenue conjointement par la Ville et le canton – a été choisie par le comité de Swiss Olypmpic pour défendre les couleurs de la Suisse pour les JOJ d’hiver 2020. Cette décision doit être avalisée par le Parlement suisse du sport le 19 septembre prochain. En clair – et parce que tout le monde n’a pas saisi cette subtilité – Lausanne était opposée à Lucerne sur le plan national. Swiss Olympic a choisi Lausanne pour défendre la Suisse si la Suisse décide – le 19 septembre précisément - d’être candidate au plan international. Au niveau mondial, le dépôt des candidatures est arrêté par le CIO au 28 novembre.
Il faut aussi s’attacher à casser d’entrée de cause une idée reçue : les JOJ n’ont rien à voir avec les «grands» Jeux. Il serait en effet fort dommage que des clichés éculés de sport-fric empêchent de voir la réalité des JOJ: un rassemblement à taille humaine, 1500 athlètes âgés de 14 à 18 ans, et un minimum de constructions. Le CIO exige surtout un programme culturel et éducatif très fort. Si Lausanne obtient les JOJ de 2020, ce sera du bonheur pour toute la Suisse et tout le sport suisse et une occasion de grandir et d’améliorer notre compréhension du monde et du sport, d’y apporter une contribution et notre savoir-faire.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 21 août 2013

Vin et fromage officiels
Denis Pittet, journaliste *
Il y a parfois des journées ou des moments magiques. Ou l’on ressent que tout va bien et ou l’on se sent heureux. Ou l’air est limpide, le ciel bleu, qu’une petit brise allège la chaleur bienvenue du soleil. Jeudi 15 août dernier matin était un de ces moments. C’est ce jour que le Conseil d’Etat avait choisi pour annoncer au monde entier quel vin et quel fromage il avait désigné comme «Vin du Conseil d’Etat » pour 2013-2014 et quel «Gruyère AOP» serait le «Fromage d’excellence» pour la même période. En fin de matinée, quelques dizaines de personnes se sont ainsi trouvées réunies au Domaine de Fischer, à Bougy-Villars, au-dessus de Féchy (pour ceux qui l’ignorent, c’est sur La Côte) pour une cérémonie sans chichis, sans trop de protocole (sans protocole du tout au fond), mais empreinte de messages dits et non-dits. Le chef du département de l’économie – en présence du président du Gouvernement – a donc remis diplômes et plaques aux récipiendaires : le domaine de Fischer, 1er Grand cru vaudois et le Gruyère AOP de la fromagerie de Peney-le-Jorat. Les professions et interprofessions du monde vitivinicole et du Gruyère étaient là, et il s’est passé quelque chose. A ce stade, vous allez tous me demander quoi? Ben le non-dit. Cette sorte d’impression proustienne de déjà vu au goût de Madeleine ou de projection dans un futur qui a le poids du passé. Soudain, vous sentez confusément qu’en dehors des paroles et des odeurs, il y a quelque chose de plus qui concourt au pur bonheur. Un sentiment de gravité et d’importance mais vécu dans l’essence même de la légèreté. Sur la route du retour, je me suis longuement interrogé sur tout ça. Je pense que la réponse est dans le mot Nature. Ce jour-là, la nature nous a offert ce qu’elle seule peut offrir: un paysage grandiose et les produits du terroir issus de ces lieux. Du vin, du fromage, du soleil. Cela doit vous parler, amis Valaisans.
 * Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 7 août 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 7 août 2013


Le lac Léman, ses plages
Denis Pittet, journaliste *

Le lac Léman est – faut-il le rappeler – totalement indissociable du canton de Vaud. C'est aussi le plus grand lac naturel d'Europe de l'Ouest. Certains esprits chagrin ne manqueront pas de dire que ce lac vaudois est partagé par la France, Genève et le… Valais. Mais pour les Vaudois, le Léman c’est le Léman et touche pas à mon lac. Un fait est totalement indéniable: un des plus beaux paysage du monde est Lavaux, et Lavaux, porté désormais au patrimoine mondial de l’UNESCO, est vaudois.
Le Léman ne se résume pas à un paysage. Ses berges regorgent de centaines d’endroits magnifiques, voire magiques, qui tous offrent des particularités : lumières en toutes saisons, vues surprenantes, coins de sables, plages de rochers ou de galets, petites guinguettes sympas et dédiées aux habitués. Le lac appartient à personne et à tout le monde, mais le lac a sa vie et ses habitués. Entre pêcheurs professionnels et dame qui se baigne systématiquement et sans faille tous les jours de l’année, le panel est immense de celles et ceux qui aiment et fréquentent le Léman.
En cette période estivale, il faut donc parler aussi des plages du Léman. On en dénombre officiellement plus d’une centaine! Certaines sont grandes, d’autres minuscules et connues des seuls initiés. La plage de Lutry (Curtinaux) est super connue et abrite une buvette dont la renommée s’étend jusqu’au Pôle nord. Le week-end en fin de journée, là-bas, c’est l’émeute. Il ne reste plus un centimètre carré pour poser son linge à l’ombre des grands peupliers qui bordent cette plage et la file des baigneurs qui attendent leur tour pour commander qui une saucisse ou qui un tartare s’étend sur des dizaines de mètres et sous l’œil goguenard de celles et ceux qui sont déjà «installés». Cette buvette est l’une des «place to be» de la région lausannoise.
Mais il reste toujours la meilleure place de libre: dans l’eau. Avec cette période de beau, l’eau frise sans doute les 24 degrés, et c’est un vrai bonheur de nager un peu au large, de regarder les fumées des barbecues et de se laisser chatouiller les orteils par une ou deux algues.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport












mercredi 31 juillet 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 24 juillet 2013


Météo évolutive…
Denis Pittet, journaliste *

Autrefois, il y avait trois sortes de temps en été : le beau, le mauvais et l’entre-deux. Je vous parle des années 70- début des années 1980. Dans ces temps reculés, la météo n’était pas encore une science vraiment exacte. Il y avait le courant d’ouest (le vent, donc), celui du nord (la bise) et le foehn en Valais.
Un bulletin météo en été 1975 se résumait à peu près à cela : «L’anticyclone des Açores est stationnaire. Temps beau et chaud, risque d’orage en fin de journée ; températures 25 à 30 degrés. Evolution pour demain : même type de temps». En 2013, le bulletin donne ceci : «Temps assez à plutôt ensoleillé en matinée, voire changeant. Développements nuageux éventuellement possibles en cours de journée sur les reliefs environnants à gauche du Jura, suivis de quelques averses et orages l'après-midi, pouvant déborder sur la région de Vevey-nord d'ici la fin de journée ou en soirée. Orages localement forts à Payerne. Puis risque se limitant aux reliefs. Températures estivales». Ce qu’on a gagné en précision, on l’a aussi gagné en incertitudes… En gros, notre petit cerveau n’enregistre plus des infos simples (beau !) mais doit disséquer des détails qui le perturbent et font au final qu’on a plus jamais l’impression qu’il fait vraiment beau. Même quand il fait grand beau, il ne fait jamais plus grand soleil dans un bulletin météo. Il y a toujours un mini-risque de quelque chose…
Zut alors. Il reste une autre météo excellente à appliquer: la sienne, basée sur l’expérience et l’observation. Dans le canton de Vaud, la vision d’énormes cumulus blancs sur la Dent d’Oche vers 20h implique qu’il fera beau le lendemain. Vent du sud-ouest et bruits portés plus loin ? Il va pleuvoir. Légère brume sur le Léman et petits thermiques? Beau assuré. Nuages gris-noirs s’accumulant sur le Jura sans bouger le soir ? Pluie dans la nuit. La couleur du Léman est elle aussi porteuse d’informations, comme les vagues d’ailleurs. La nature nous parle sans cesse de la météo. Il suffit de regarder et de sentir.
* Délégué à la communication du département vaudois de l’Economie et du sport

mercredi 10 juillet 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 10 juillet 2013


Deux sujets qui fâchent
Denis Pittet, journaliste *

Touche pas à mon lac: l’Office fédéral des transports va mettre en vigueur dès le 1er janvier 2014 - comme le veut désormais la loi – le 0,5 pour mille sur les lacs suisses, dont le bleu Léman n’est pas des moindres et ses navigateurs pas des rigolos. Le tollé, on s’en doute, est général. Et d’évoquer tout et son contraire pour condamner l’inanité de la mesure : la divine protection de Neptune, le remplissage des caisses de la Confédération avec de lourdes taxes sur l’essence censées aller… à la route (!), et, naturellement, la convivialité millénaire qui règne sur le plus grand lac d’Europe de l’ouest, convivialité naturellement due au joyeux partage de la dive bouteille entre gens unis par une même passion, celle de naviguer (ou de naviguer à l’arrêt dans les ports, ce qui assure à la fois un ravitaillement permanent et évite tout risque de collision). La police vaudoise semble dire qu’elle ne fera pas de vagues avec cette histoire tandis qu’un petit malin rappelle avec pertinence qu’il n’y a pas de giratoires sur le lac. Tout est dit.
Touche pas à mon paysage: les résultats d’une étude destinée à «classer» les paysages vaudois (dans le but du choix des sites d’implantation des éoliennes, mais là n’est pas la question) a débouché sur l’attribution de la plus mauvaise note au «Gros-de-Vaud». Là aussi, tollé général et abondance de réactions, notamment dans les «Courriers de lecteurs», qui, comme chacun le sait, constituent les meilleurs sondages qui existent au monde. Le Gros-de-Vaud, c’est le Gros-de-Vaud et personne n’y touche. Petits vallons, forêts, champs qui ondulent, villages blottis parfois les uns aux autres, jeux d’ombres et de lumières, grenier du canton, habité depuis des siècles par de nobles paysans qui respectent et chérissent leurs terres, le Gros-de-Vaud peut paraître moins prestigieux que Lavaux, il ne demeure pas moins un trésor. Et un trésor, cela ne se critique pas.
* Délégué à la communication du département de l’Economie et du sport vaudois




mercredi 26 juin 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 26 juin 2013

Drame du Grand-Pont : 10 ans déjà.
Denis Pittet, journaliste *
Est-ce que 10 ans c’est long? Oui et non. Toujours est-il que l’on m’a rappelé l’autre jour que cela fait dix ans – c’était exactement le mardi 8 juillet 2003 à 12 h 30 – que se déroulait à Lausanne ce qui a immédiatement été appelé «le drame du Grand-Pont». Des souvenirs extrêmement précis de cette journée me sont revenus en mémoire. Un premier coup de fil d’un homme qui passait par hasard sur les lieux au moment du drame ; il parlait en pleurant ; c’était confus. Il disait qu’il y avait des morts, du sang partout, une voiture qui avait arraché une barrière du Grand-Pont et était tombée 12 mètres plus bas, sur la place Centrale. Le réflexe d’un responsable de rédaction dans ces cas est d’envoyer immédiatement du monde sur place. Un coup de natel, une pizza commandée et jamais mangée et Yan Pauchard est l’un des premiers journalistes sur les lieux. Je me souviens aussi que son premier retour est imprécis et baigné par l’émotionnel. Mais une chose est sûre : c’est grave, très grave et on doit alors déclencher les grandes manœuvres. Puis au fil des heures, on comprend que ce qui est d’abord vu comme étant un accident – un type a dévié de la route, et monté sur le trottoir, a fauché des piétons et en a emporté avec lui en tombant du pont – n’est pas un accident normal mais peut-être le fait d’un homme qui a perdu la raison. Dix personnes seront touchées, trois meurent dont un bébé et sept sont blessées dont certaines très grièvement. La conjonction majeure entre la violence de l’événement un beau jour d’été, la qualité des victimes, la totale improbabilité d’un tel drame puis les révélations sur l’auteur de ce qui sera d’abord qualifié d’assassinat par la justice font que le drame du Grand-Pont reste et restera à jamais gravé dans la mémoire des Lausannois.

Pareille conjonction s’était produite le vendredi 23 avril 1982. Ce jour-là, une grue était tombée sur un bus et sa remorque à l’avenue de Rumine. Il y avait eu sept morts et des dizaines de blessés. Ce souvenir est lui aussi encore très présent dans ma mémoire.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois







vendredi 14 juin 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 12 juin 2013

Lausanne en chantiers
Denis Pittet, journaliste *

Les chantiers vous enchantent? Vous n’avez pas fini de chanter tout l’été (autoroute A9) et vous – nous – chanterez désormais pour plus de dix ans à Lausanne! Où est la nouvelle réagiront immédiatement certains, puisque Lausanne est, depuis déjà longtemps, un chantier permanent ou plutôt une somme de petits et moyens chantiers qui durent chacun très longtemps. Circuler à Lausanne, c’est comme jouer aux dés: vous ne savez jamais devant quelle nouvelle rue fermée pour 6 mois vous allez tomber. Le directeur des Transports publics lausannois le reconnaît d’ailleurs lui-même : ses bus ont du composer – rien qu’en 2012 – avec 325 chantiers ( !) dont 26 ont impliqué des détournements de lignes…

Le sujet est si grave que le grand quotidien vaudois «24 Heures» y a consacré un cahier spécial il y a cinq jours. Damme! L’exercice est bien difficile de vendre positivement aux lecteurs et citoyens des embûches pour dix ans alors que ces mêmes lecteurs et citoyens ont déjà l’impression de les vivre. Ménageant la chèvre et le chou, l’éditorialiste du journal vaudois dit : «Désormais, il faut s’attaquer à la tranche la moins gratifiante de l’édifice. Les axes principaux de communication à travers et autour de Lausanne».

Nouveau tram, nouveau métro, nouveaux bus, nouvelles jonctions, zones piétonnières, places éventrées, artères remodelées, contournement de Lausanne revu : toutes ces manœuvres peuvent être considérées sous deux angles. Le premier: une mue positive et une gestion saine du futur. Le second : la conséquence d’un manque total d’adaptation depuis près de 20 ans. Ce n’est pas faire injure à la vérité de dire que les autorités lausannoises ont «freiné» la bagnole depuis le début des années 90. Un choix politique voulu et assumé. Mais la croissance (habitants, économie, déplacements) et ses conséquences elle, n’a pas cessé. C’est pour cela que désormais il faut faire se rejoindre au prix fort deux courbes qui s’étaient un peu écartées l’une de l’autre…

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois





lundi 3 juin 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 29 mai 2013

Lausanne et des chiffres
Denis Pittet, journaliste *
Longtemps connu sous le nom très administratif et un peu barbare de « SCRIS » (service cantonal de recherche et d’informations statistiques), devenu aujourd’hui «Statistique Vaud», ce service décortique depuis plus de 40 ans des millions de données concernant la vie des Vaudois. Il travaille main dans la main avec «Statistique Lausanne», qui s’est « appondu» plus récemment à ce train de chiffres qui recèlent et font découvrir des choses toujours passionnantes lorsqu’on les décrypte un peu… Et vous savez les chiffres : on leur fait dire ce que l’on veut.

A cet égard, la dernière livraison de «Statistique Lausanne», dans une série nommée «Lausanne déchiffrée» est des plus intéressantes. Je suis un enfant de Lausanne. J’y suis né, y ai grandit, étudié et j’y travaille depuis toujours. J’ai toujours pensé que Lausanne était une «grande» ville. Officiellement, Lausanne compte 137'500 habitants. C’est donc une petite ville. Longtemps et jusqu’à la fin des années 80, lorsqu’on évoquait le nombre d’habitants de la capitale vaudoise, on donnait en fait le chiffre des habitants avec ses villes de «banlieue» : Pully, Belmont, Epalinges, Lutry, Chavannes, Renens, Romanel, St Sulpice, Prilly, Crissier, Le Mont et pardon pour celles que je ne mentionne pas. Mais n’allez pas dire à un Pullièran que c’est un banlieusard lausannois. Ni dire à un Morgien qu’il est dans la sphère d’influence de Lausanne….

Pourtant, dans leur inconscient collectif, bien des Lausannois appartenaient, appartiennent et font toujours partie d’une agglomération dont on a longtemps dit quelle oscillait entre 200'000 et 250'000 habitants. (330'000 pour Lausanne-Morges). Donc une grande ville. Simplement, un jour, les statisticiens ont décidé de donner le nombre d’habitants exacts sur le territoire, et Lausanne a ainsi passé brutalement de 250'000 habitants à 125'000. De mémoire, je dirais que ce coup d’assommoir date du milieu des années 90. La bonne nouvelle est que Lausanne depuis n’a cessé de reconquérir de nouveaux habitants. La mauvaise est que les natifs purs (16% des Lausannois seulement !) ne savent toujours pas s’ils vivent dans une grande ville ou dans… une petite ville.

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois



mercredi 15 mai 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 15 mai 2013

Jérôme Cachin et son bouquin
Denis Pittet, journaliste *

Jérôme Cachin est un «jeune» confère journaliste (il a 41 ans tout de même), aujourd’hui responsable de la rédaction vaudoise de La Liberté, à Lausanne. Il occupe ce poste depuis dix ans. Natif de Payerne, il semble normal que son cœur ait balancé entre Vaud et Fribourg, car ce coin de Pays a toujours été «partagé» entre les deux cantons.

Jérôme est un passionné de la politique vaudoise. Il n’y en a plus beaucoup, des journalistes aussi pointus et spécialisés pour une rubrique. Je dis cela non sans nostalgie, car moi-même, durant de longues années, je me suis occupé de politique vaudoise, usant mes jeans sur les bancs de presse du Grand Conseil et du Conseil communal de Lausanne.

Jérôme Cachin a l’air de rien quand vous le croisez pour la première fois. Il pourrait même paraître taciturne ou renfermé, mais il est tout le contraire. Croyez-moi, c’est un tout vif, un esprit aiguisé et curieux, toujours prêt à poser la bonne question, de sa voix calme et peu forte.

Non content de bien faire son métier, le voilà qui nous écrit un bouquin : "Institutions politiques vaudoises". Publié dans la collection «Comprendre» aux Editions Loisirs et Pédagogie, illustré par Mix&Remix, le livre propose un panorama accessible des institutions politiques vaudoises et de leurs rouages. S’y côtoient une multitude d’informations et de définitions (qu’est-ce qu’un parti politique vaudois ? Avant Vaud ? Les députés, l’autonomie communale, etc.), mais aussi une foultitude des petits encadrés dus à l’expérience du terrain de Jérôme. Et là, cela devient franchement savoureux. Extrait. «La direction du parti essaye de gérer les carrières. Elle évite, sans toujours y parvenir, que le parti ne se déchire sur la place publique». Voilà qui prend tout son sel quand on se remémore certaines «affaires».

On pourrait croire au premier coup d’œil que le travail de Jérôme Cachin s’adresse aux jeunes écoliers, voire étudiants. Ce serait faire fausse route. On lit les infos, on lit les lignes, mais on lit surtout entre les lignes. La complémentarité des infos et des anecdotes mêmes suggérées est parfaite.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

lundi 6 mai 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 1er mai 2013

Balelec et Unilive
Denis Pittet, journaliste *
On a beaucoup parlé ces derniers jours – avec la divulgation de leurs programmes respectifs - des festivals de Paléo et du Montreux jazz. Il y a ainsi dans le calendrier des événements qui reviennent régulièrement, comme par exemple le Tour de Romandie qui s’est terminé dimanche ou encore les «20 Kilomètres de Lausanne» qui se sont déroulés par un temps exécrable samedi en fin d’après-midi dans les rue de la capitale olympique, ce qui n’a pas empêché la participation record de 18'741 coureurs.

Fin avril-début mai est une période chargée en événements à Lausanne, et ce sont les mêmes depuis longtemps. Les 20 km sont nés en 1982, mais un autre événement majeur a vu le jour une année auparavant – en 1981 – et va dérouler ses fastes ce vendredi 3 mai. Il s’agit du Balelec. Cette manifestation n’est rien de moins que le plus grand événement estudiantin d’Europe!

Balelec c’est la fête sur le site de l’EPFL à Dorigny. Une gigantesque logistique d’un seul soir destinée à accueillir 15'000 personnes (il y a souvent plus) qui viennent écouter les 30 concerts officiels, boire des verres, danser, se retrouver et manger une morce sur la multitude des stands répartis sur le site. L’esprit de Balelec est le même depuis le début : une date unique, ce qui crée la demande et «oblige» à la participation….

«Balelec» signifie «bal électricité». En 1981, c’est la section d’électricité de l’EPFL – enseignants et étudiants réunis – qui lance le premier bal. C’était – sauf erreur de ma part – à l’avenue de l’Eglise-Anglaise, Sous-Gare, dans une sorte de salle de gymnastique avec scène, comme il y en tant dans ce Pays. Nous étions environ 500. Puis ce sera à l’avenue de Cour, avant que le Balelec investisse le site de Dorigny et grandisse.

Si des manifestations durent et mourront peut-être un jour, d’autres naissent. Ainsi, jeudi dernier, «Unilive» un festival musical gratuit sur le campus même de l'Université de Lausanne a vu le jour avec un seul groupe musical mais déjà plus de 4000 participants! C’est beau. Longue Vie à «Unilive» et rendez-vous dans 30 ans pour un bilan….
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois



































mercredi 17 avril 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 17 avril 2013

Hommage à Anne-Marie Portolès

Denis Pittet, journaliste *
Le journalisme sportif a toujours été un monde à part. Bien des rédacteurs en chef «vieille génération» le savaient d’ailleurs fort bien : il n’y a pas meilleure formation pour un stagiaire que de commencer par le sport. Car le journalisme sportif est exigeant : horaires de fous, week-end et soirées prises à longueur d’années, déplacement longs, lointains et surtout nombreux. Mais encore faculté d’écrire très vite (le match se termine à 22 h 45 et le dernier bouclage est à 23 h 10), si possible pas trop mal et posséder l’esprit de synthèse (et parfois d’inventivité) pour envoyer un papier qui ait un début, une fin, le résultat du match et quelques appréciations intelligentes pour couronner le tout et sans vexer une équipe et la femme du capitaine…
J’ai appris, vendredi dernier, avec une immense tristesse le décès à 56 ans d’Anne-Marie Portolès. Elle travaillait depuis 1987 à la RTS comme journaliste sportive. Mais avant – car il y avait eu un avant – elle avait «pigé» pour 24 Heures, en couvrant notamment le volley. Nous nous étions croisés à cette époque. Elle avait débarqué tout de go avec son rire communicatif dans ce monde de mecs, coachée par Bernard Chappuis, qui était alors le spécialiste du volley et du basket. Moi je pigeais pour le Matin. Cette période bénie à duré en gros de 1979 à 1985. Nous étions très jeunes, on riait comme des fous, on apprenait à se tirer la bourre et à qui se ruerait en premier sur l’unique téléphone pour dicter ses 30 lignes… Il y avait aussi le photographe Jean-Bernard Sieber – fondateur de l’agence ARC – qui se lançait dans le métier. Aujourd’hui, Sieber est connu comme le loup blanc dans tout le canton de Vaud. Nous étions une bande de copains passionnés par le sport en général et par le volley en particulier. Nous avions assisté à la naissance du «Volley Montreux Masters» qui au départ en 1984 s’appelait sauf erreur «Coupe de Montreux» et due à l’énergie d’Olivier Vogel. Depuis, jamais le volley n’a eu autant de place dans les journaux romands qu’à cette époque. C’était le fruit de la passion et de l’amitié. Nous avons perdu une amie.

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

































mercredi 3 avril 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 3 avril 2013

Tamedia etcaetera
Denis Pittet, journaliste *

Savez-vous ce qui s’est passé le 30 juin 1992? Eh bien ce jour-là, le journal «La Presse Riviera» (anciennement «Vevey-Riviera ») cessait de paraître définitivement, sans que beaucoup de personnes ne s’en soucient à vrai dire. Edité par Säuberlin&Pfeiffer, racheté par Edipresse puis vendu pour 1 franc symbolique à l’éditeur Corbaz, ce titre avait contribué de nombreuses années à «l’importance de la variété d’une presse plurielle, nécessaire à l’éducation et au débat d’idées, à la mise en perspective des sujets et à la vie culturelle de tout une région». Comme par hasard, cette dernière phrase reflète un peu le condensé de tout ce que l’on a pu entendre depuis le 25 mars dernier, date de l’annonce des mesures d’économies ou de nouvelles recettes annoncées par le groupe de presse Tamedia, 34 millions dont 17,8 pour la Suisse romande.

Il existe peu ou pas d’ouvrage sur l’histoire de la presse romande depuis les années 1980, mais il est parfois bon se remettre un peu les choses en perspective ou simplement de faire un petit effort de mémoire. Dans toute l’affaire Tamedia, remarquons par exemple que la RTS a fait ses choux gras des malheurs de ses frères inférieurs de la presse écrite, comme d’habitude. Les journalistes adorent parler des journalistes. On glose et s’esbaudit sur l’éventuelle disparition du Matin semaine. Personnellement, cela fait 40 ans que j’entends peu ou prou cette hypothèse. Et est-ce que le Matin semaine est nécessaire au débat d’idées ? Autre remarque : Edipresse suisse - aujourd’hui bien disparue - a joué les rôles de méchant durant de nombreuses années sans que personne ne crie trop au scandale, mis à part quelques Genevois. Et là, c’étaient des Romands qui tuaient des Romands.

Disparus La Suisse (1994), Saturne (2006), Dimanche. CH (2003), Le Journal de Genève qui fusionne avec le Nouveau Quotidien, disparu pour donner naissance au Temps en 1998. Disparus la Gazette de Lausanne, la Nouvelle Revue, le Nord vaudois et l’Est vaudois. Et bien d’autres. La presse naît, vit, meurt, bouge, évolue. Ce n’est ni une nouvelle ni une surprise. Et il en sera toujours ainsi.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

mercredi 20 mars 2013

Avant, c’était mieux…
Denis Pittet, journaliste *
Avant, c’était mieux. Plus on vieillit, plus il y a «d’avant» et moins il y a de «devant». Alors, vous comprenez, c’est normal de dire qu’avant c’était mieux. Avant il faisait beau. Avant – la preuve en 1976 et en 2003 – en février et mars on avait déjà eu 34 degrés et 45 jours de soleil. Avant, on savait qui allait former un gouvernement. C’était mieux. Avant, on savait le résultat et avant y’avait même pas besoin de deux tours. C’était mieux.

Avant, foi du témoignage entendu d’un vieux gendarme vaudois, quand il y avait un problème dans un village, on faisait un petit règlement de compte au coin du battoir (qui portait bien son nom), on castagnait quelques minutes et le sang avait le temps de sécher le temps de rentrer dans son village. C’était mieux. Pis le gendarme faisait semblant de ne rien savoir et s’il ne faisait pas semblant, il finissait jeté dans la fontaine. Véridique. C’était mieux et rigolo. Avant. Aujourd’hui, dans une grande ville, on s’allume, on appelle les copains par SMS, sur Twitter, sur Messenger, sur FB, sur WhatsApp, et on fait une grande bagarre en bougeant dans la ville partout, ce qui oblige des dizaines de policiers à devoir arriver et à travailler toute la nuit et de se prendre des coups, des cailloux, des insultes, du spray dans la figure et y’a plus assez de fontaines ou trop de policiers, je ne sais pas. Donc avant c’était mieux.

Avant y’avait pas le Red Bull Crashed Ice et c’était mieux. Parce que nous les Vaudois on aime bien le calme et pas trop les polémiques et sans le Red Bull Crashed Ice on avait pas besoin de se demander combien de litres de flotte étaient gaspillés pour rien ou pour permettre à des cinglés de mieux se casser une jambe que les autres. C’était mieux aussi parce qu’on n’avait pas besoin de se demander si le Red Bull reviendrait ou pas à Lausanne. C’était plus simple.

Y’a juste une exception à ce papier: on se demande une fois de plus si le LHC va monter en ligue A cette année. Et là, on peut vraiment pas dire qu’avant, c’était mieux…

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois





























mercredi 6 mars 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 6 mars 2013

Les Grisons, comme Valais et Vaud….

Denis Pittet, journaliste *

Le «non» du canton des Grisons (53%) au projet de candidature pour les JO d’hiver de 2022 me perturbe. Sans entrer dans les détails mais finalement sur le fond des ces candidatures, cela se passe comme cela en caricaturant la moindre: une bande d’illuminés amoureux du sport et en général anciens «quelque chose» sur le plan sportif et politique se réunissent dans un caveau, boivent quelques verres et décident d’organiser des JO. C’est très simple dans le fond. Six cents études d’impacts et quatre ans plus tard, le projet finit sans pitié devant le peuple qui doit valider une garantie financière. Et depuis longtemps, la réponse est invariablement la même : «Non»!

Valais et Vaud connaissent bien cette histoire. La sixième et dernière candidature de Lausanne pour organiser les jeux d’hiver de 1994 sera la plus «dramatique»: le 26 juin 1988, les Lausannois refusent lors d’un référendum la responsabilité financière solidaire de la candidature pour les Jeux d’hiver de 1994, «contre» les stations des Alpes vaudoises. C’est exactement ce qui s’est passé dimanche aux Grisons.

Il existe depuis longtemps un grand débat parallèle à ces problèmes de cautionnement financier : qui peut réellement encore se permettre d’organiser des Jeux olympiques d’hiver (on ne parle même pas de ceux d’été)? Une station, c’est fini. Des stations, ce n’est pas suffisant. Une ville ou des villes, cela devient problématique. Reste l’échelle du Pays.

Deux remarques à ce stade: d’abord, à part quelques gesticulations d’Ueli Maurer, on a peu vu la Suisse se bouger pour la candidature grisonne. Il faudrait raisonner différemment sur ce plan-là. Ensuite, on entend peu le CIO sur ses exigences et les questions de gigantisme des JO.

Et si, pour régler le problème, les Jeux d’hiver avaient lieu toujours au même endroit ? Ce ne serait rien d’autre que l’esprit d’Olympie. Si on se souvient toujours de qui a gagné la médaille d’or, on se rappelle moins de l’endroit où elle a été glanée.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois



























mercredi 20 février 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 20 février 2013



Les rengaines éternelles du LHC
Denis Pittet, journaliste *

Ce n’est plus une question de nostalgie – comme celle du foot des talus que j’évoquais ici il y a quinze jours – mais à chaque période de février-mars et parfois avril, on retrouve les play-off de hockey pour monter en LNA et donc on retrouve le LHC qui, comme chacun le sait, est la meilleure équipe du monde promise à l’ascension à chaque fois et qui à chaque fois échoue au poteau, voire avant. Ce propos est intéressant parce que cette aventure unit – ou désunit, c’est selon – souvent le LHC avec les Valaisans, de Sierre ou de Viège, ceci dit bien évidemment au hasard…
A l’heure où je ponds cette prose, le LHC a perdu dimanche soir contre Viège. Il y 1 à 1 dans la série. A l’heure où vous lisez cette prose, il y aura forcément 2-1 pour une des deux équipes et ceci ne va pas changer le fond du propos.
Parce que le fond du propos est de dire et de redire que je n’en peux plus de lire et relire les mêmes articles sur le LHC, sur ses états d’âme, sur ses blessés, sur ses entraîneurs, sur la poisse, sur la confiance qui vient et qui repart, sur le mauvais esprit ou encore sur les fantômes qui hantent Malley. C’est lassant. On en peut plus. Fini. Kaput.
Fin mars 2012, le LHC échouait pour la x-ième fois pour la promotion face à Langenthal. Dans un «Forum» de la RTS, j’échangeais quelques jours plus tard face au Président du LHC qui jurait que jamais l’entraîneur van Boxmeer ne serait viré. Sept mois après, van Boxmeer était viré. Je dis pas cela pour médire du Président (on connaît d’autres présidents qui changent d’avis et virent des entraîneurs) mais bien pour mettre en perspective que c’est toujours la même chose et les mêmes mauvaises rengaines dans ces histoires…
En 1978 (année miraculeuse de promotion du LHC) il y avait à tous les matches, dans le vieux temple de Montchoisi, un bonhomme qui avait un peu abusé de la dive bouteille et qui hurlait «Gratton millionnaire !» lorsque la vedette d’alors du club lausannois ne faisait pas son boulot sur la glace. On devrait retrouver ce type et l’envoyer d’urgence sur le banc lausannois.
*Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

mercredi 6 février 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 6 février 2013

Foot et nostalgie
Denis Pittet, journaliste *

On l’appelait le football des talus. Je l’aimais bien et je l’ai connu et mon papa l’aimait bien aussi. Le terrain de foot des talus était souvent pas joli, bosselé et parfois mal tondu. Bon, dans les années 65-70, le préposé à la fauche, on le retrouvait souvent au fond du battoir fin pété et personne d’autre que lui ne savait où il avait oublié la faucheuse. Les talus entouraient le terrain mal fauché, ce qui avait un triple avantage : les talus retenaient le ballon que les pinglets de joueurs envoyaient souvent dehors ; les talus servaient de gradins et il n’y avait pas besoin de chaises rouges numérotées qui font mal aux fesses ; enfin, la proximité était assurée et les dames à talons restaient plantées dans la terre et ne bougeaient plus des deux mi-temps, ce qui permettait aux messieurs de les repérer facilement.

Grognuz et Diserens se tiraient par les maillots, ce qui rendait fou de rage Milliquet, taupier de son état, qui hurlait des insanités à faire pâlir le mouton pourtant déjà tout blanc qui bêlait dans le champ d’à-côté. Humberset, un gars de la ville, commentait doctement tel geste technique dû au hasard et rappelait fièrement qu’il avait vu le même à Wembley en 1966. Le préposé à la fauche ayant retrouvé ses esprit ouvrait maintenant des bières et les servait dans cette première tchiaffe du mois de mai. Bottens battait 6 à 0 ces pauvres de St Barthélémy et tout le monde y trouvait son compte. Pis, rendez-vous compte, parfois, on pariait sur le résultat du match, deux balles et deux minutes avant la fin, quand on était sûr que l’arbitre en surpoids restait planté dans le rond central et était incapable de voir un tacle dans les seize mètres.

2013, 381 matches truqués, 41 en Suisse, 425 dirigeants, joueurs et arbitres impliqués, qui tous font désormais pipi dans leur culotte en attendant un improbable verdict. Y’a un superbe endroit pour faire pipi les gars : un talus.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

























jeudi 24 janvier 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 23 janvier 2013

Vaud vu du Ciel
Denis Pittet, journaliste *
Aux Archives cantonales vaudoises (ACV), l’année officielle commence immuablement le 24 janvier, date de l’Indépendance vaudoise. Mais oui, souvenez-vous : ce beau jour de 1798, le dernier bailli bernois fût chassé et quitta la ville par la porte de Marterey, direction Berne sans ticket de retour.
Le 24 janvier – demain donc – est aussi traditionnellement la date du vernissage de l’exposition annuelle des ACV. Pour 2013, l’exposition s’appelle «Vaud vu du ciel, 1930-1960». Gilbert Coutaz, directeur des ACV, Eloi Contesse, commissaire de l’exposition et toute l’équipe ont pu acheter un fonds extraordinaire: 3053 photos aériennes couvrant l’entier du territoire vaudois et prises entre 1930 et 1960. Un véritable trésor! Ce sont des vues «obliques» : les photos ne sont pas prises perpendiculairement au sol, mais de «travers», parfois à flan de coteau, ce qui les rend encore plus lisibles et intéressantes. Plus de 291 villes et villages ont été ainsi photographiés, mais aussi des usines ou des villas, souvent sur commande. Ces images nous font rêver, retrouver des détails insoupçonnés et découvrir le canton comme on ne l’a jamais vu. Ces images serviront aussi également d’outil d’analyse permettant de mesurer l’évolution du territoire (bâti, forêts, cours d’eau, travaux, etc.).
C’est Alphone Kammacher, pilote militaire et chef de l’aéroport de la Blécherette, utilisant un avion du lieu, qui a œuvré durant ces 30 années, aidé de son fils dès 1949. Il a utilisé un appareil de photo militaire datant de 1920. Les négatifs sont des plaques de verre au format 13x18 cm. La qualité de ces images en noir et blanc est inimaginable. Malheureusement, ces plaques sont fragiles et lourdes. Une étude est en cours pour numériser la totalité des clichés.
On ne peut que vous encourager à passer voir ces images. Quelques unes seront mises en ligne sur Internet demain matin (http://www.patrimoine.vd.ch/archives-cantonales/expositions/en-cours-vaud-vu-du-ciel/). Enfin, sachez que la Médiathèque Valais possède 400 plaques couvrant le Chablais et le Valais.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois























mercredi 9 janvier 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 9 janvier 2013

La Capitale olympique et l’enjeu de 2013
Denis Pittet, journaliste *

Lausanne est, depuis le 5 décembre 1993, Capitale olympique. Ce jour-là, dans un salon feutré de la Villa Mon-Repos, un dimanche en fin d’après-midi et devant un aréopage restreint de personnes, le président Juan-Antonio Samaranch avait remis ce titre dans les mains de la syndique Yvette Jaggi. Mine de rien, ce geste symbolique s’il en est, avait en fait une portée énorme. En terme de marketing, on dira que la «Paysanne qui a fait ses humanités", pour citer Jean Villard Gilles, accédait à une nouvelle image, qui allait faire le tour du monde et donner à Lausanne ce statut si particulier de capitale mondiale du sport.

Après avoir rénové les Jeux olympiques en 1894, le baron Pierre de Coubertin déplace en 1915 le siège du CIO de Paris à Lausanne. Le siège est d’abord établi au Casino de Montbenon, puis dans la Villa Mon-Repos, enfin au Château de Vidy. La suite est connue. Elle doit être lue comme une gradation positive et continue: Musée olympique provisoire en 1982 à Ruchonnet, Musée olympique à Ouchy inauguré le 23 juin 1993. Le nouveau siège de Vidy est inauguré en 1986, agrandi en 1998. Parallèlement à ces développements, les Fédérations sportives internationales s’installent à Lausanne – pour se rapprocher du CIO – et se rapprocher entre elles. Elles sont aujourd’hui près de 25 à avoir leur siège dans la capitale vaudoise.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur du monde sportif à Lausanne. Samaranch avait toujours dit haut et fort son amour pour Lausanne. Il a tout fait pour y «ancrer» le CIO. Jacques Rogge, son successeur, a été beaucoup plus discret sur le sujet, sans pour autant remettre en question le choix de Lausanne. En septembre prochain à Buenos Aires, le CIO élira le successeur de Rogge. Les noms des papables qui circulent aujourd’hui sont le Suisse Denis Oswald, Thomas Bach (All), Richard Carrion (Porto Rico), Sergei Bubka (Ukr) et Ser Miang Ng (Singapour). Pour l’avenir de la Capitale olympique, souhaitons que chacun d’eux aime Lausanne autant que Samaranch l’aimait…
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois