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jeudi 22 mars 2012

Chronique du Nouvelliste du jeudi 22 mars 2012

Le collège de Béthusy a 75 ans
Denis Pittet, journaliste *

Il y a à Lausanne des institutions. Le collège de Béthusy en est une. Il fête cette année ses 75 ans. Les 13 et 14 janvier derniers, deux soirées «informelles» ont ainsi et déjà réunis anciens élèves et professeurs de tous âges. Cette fin de mois verra aussi se dérouler un spectacle «I love Béthusy» qui rassemblera sur la scène de l’aula plus de 100 élèves pour un spectacle rétrospectif
Pourquoi Béthusy est-il plus connu que les autres collèges lausannois? Le 25 février 1908, une loi sur l’instruction publique secondaire est adoptée dans le canton de Vaud et consacre l’existence d’un collège scientifique et classique cantonal. Dès 1937, ce sera Béthusy et il le restera seul pour longtemps. Comme le gymnase de la Cité, consacré établissement cantonal scientifique et classique. Jusqu’à la fin des années 60, il n’y aura pas d’autres établissements pour la filière qui conduisait naturellement à l’Université. Gamin, je me souviens d’avoir vu les «grands» porter obligatoirement la casquette et l’olive, qui signifiaient leur appartenance à Béthusy.
Béthusy, c’était des professeurs ayant marqué leurs élèves. Des figures, souvent sévères et parfois des érudits. Je charrie. C’était des traditions «énormes» : les camps à Luan, les camps de dessin à Payerne, la semaine aux Chevalleyres, les voyages de certif en Provence, le match de foot profs-élèves en fin d’année. Béthusy, c’était six ans passés dans le même établissement entre 11 et 16 ans, des années-charnières dans nos vies d’ados.
Pour moi, dans les années 70, ca sentait les Beatles contre les Rollings Stones, la «Nénette», du nom d’un kiosque et d’une placette de l’autre côté de la rue qui nous étaient interdits et où se fumaient des cigarettes. C’était le temps des vélomoteurs, des cirés jaunes, des sabots blancs, des pulls «University», des boums le samedi soir et de la photo noir blanc des copines. C’était une époque belle et bénite.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

mercredi 7 mars 2012

Chronique du Nouvelliste du mercredi 7 mars 2012

Adieu Triathlon, bonjour danger!
Denis Pittet, journaliste *

La nouvelle n’a pas fait de bruit. Quelques lignes dans 24 Heures du vendredi 2 mars sur deux petites colonnes dans les pages sportives : «Lausanne n’accueillera plus les Mondiaux de triathlon». Rien de grave en soi, finalement… Voire.
Cette «perte» est à mon avis très inquiétante et malheureusement emblématique d’un phénomène qui ronge insidieusement la Capitale olympique depuis des années. 24 Heures explique : «La capitale vaudoise n’a pas pu répondre aux prétentions (financières, ndlr) de la Fédération internationale».
Retour sur images. Dès 1981 avec l’arrivée de Samaranch à Lausanne, la ville va connaître l’organisation d’une série impressionnante d’événements sportifs. Non seulement la création des 20 Km de Lausanne ou du Marathon, mais des championnats d’Europe de patinage (2002), des championnats du monde de curling (2001), des finales européennes de basket, des championnats d’Europe de gymnastique (2008)…. Beaucoup de grosses manifestations pour une si petite ville – on peut le concéder - initiées et «poussées» par le CIO et Samaranch.
Le Catalan ayant cédé sa place à Rogge, tout change. Peu à peu, Lausanne perd des événements sportifs phares alors que la Municipalité préfère et privilégie le sport populaire.
Pour conserver à terme le siège du CIO et celui des Fédérations sportives internationales, Lausanne ne peut et ne doit pas se contenter d’une politique sportive minimaliste. Il faut du sport populaire ET des événements phares.
Les sollicitations souterraines que reçoit régulièrement le CIO pour quitter Lausanne et s’installer dans des capitales prestigieuses devraient inquiéter les responsables politiques et sportifs. Laisser «filer» les Mondiaux de triathlon à Stockholm pour un manque de150'000 francs est le pire des signaux à donner.
Suivant quel président succédera à Jacques Rogge en juillet 2013 (en particulier un Asiatique), on ne doit pas exclure que le CIO déménage avec armes et bagages. Il sera alors trop tard pour se lamenter sur ce qui n’a pas été fait.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois