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mercredi 20 février 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 20 février 2013



Les rengaines éternelles du LHC
Denis Pittet, journaliste *

Ce n’est plus une question de nostalgie – comme celle du foot des talus que j’évoquais ici il y a quinze jours – mais à chaque période de février-mars et parfois avril, on retrouve les play-off de hockey pour monter en LNA et donc on retrouve le LHC qui, comme chacun le sait, est la meilleure équipe du monde promise à l’ascension à chaque fois et qui à chaque fois échoue au poteau, voire avant. Ce propos est intéressant parce que cette aventure unit – ou désunit, c’est selon – souvent le LHC avec les Valaisans, de Sierre ou de Viège, ceci dit bien évidemment au hasard…
A l’heure où je ponds cette prose, le LHC a perdu dimanche soir contre Viège. Il y 1 à 1 dans la série. A l’heure où vous lisez cette prose, il y aura forcément 2-1 pour une des deux équipes et ceci ne va pas changer le fond du propos.
Parce que le fond du propos est de dire et de redire que je n’en peux plus de lire et relire les mêmes articles sur le LHC, sur ses états d’âme, sur ses blessés, sur ses entraîneurs, sur la poisse, sur la confiance qui vient et qui repart, sur le mauvais esprit ou encore sur les fantômes qui hantent Malley. C’est lassant. On en peut plus. Fini. Kaput.
Fin mars 2012, le LHC échouait pour la x-ième fois pour la promotion face à Langenthal. Dans un «Forum» de la RTS, j’échangeais quelques jours plus tard face au Président du LHC qui jurait que jamais l’entraîneur van Boxmeer ne serait viré. Sept mois après, van Boxmeer était viré. Je dis pas cela pour médire du Président (on connaît d’autres présidents qui changent d’avis et virent des entraîneurs) mais bien pour mettre en perspective que c’est toujours la même chose et les mêmes mauvaises rengaines dans ces histoires…
En 1978 (année miraculeuse de promotion du LHC) il y avait à tous les matches, dans le vieux temple de Montchoisi, un bonhomme qui avait un peu abusé de la dive bouteille et qui hurlait «Gratton millionnaire !» lorsque la vedette d’alors du club lausannois ne faisait pas son boulot sur la glace. On devrait retrouver ce type et l’envoyer d’urgence sur le banc lausannois.
*Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

mercredi 6 février 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 6 février 2013

Foot et nostalgie
Denis Pittet, journaliste *

On l’appelait le football des talus. Je l’aimais bien et je l’ai connu et mon papa l’aimait bien aussi. Le terrain de foot des talus était souvent pas joli, bosselé et parfois mal tondu. Bon, dans les années 65-70, le préposé à la fauche, on le retrouvait souvent au fond du battoir fin pété et personne d’autre que lui ne savait où il avait oublié la faucheuse. Les talus entouraient le terrain mal fauché, ce qui avait un triple avantage : les talus retenaient le ballon que les pinglets de joueurs envoyaient souvent dehors ; les talus servaient de gradins et il n’y avait pas besoin de chaises rouges numérotées qui font mal aux fesses ; enfin, la proximité était assurée et les dames à talons restaient plantées dans la terre et ne bougeaient plus des deux mi-temps, ce qui permettait aux messieurs de les repérer facilement.

Grognuz et Diserens se tiraient par les maillots, ce qui rendait fou de rage Milliquet, taupier de son état, qui hurlait des insanités à faire pâlir le mouton pourtant déjà tout blanc qui bêlait dans le champ d’à-côté. Humberset, un gars de la ville, commentait doctement tel geste technique dû au hasard et rappelait fièrement qu’il avait vu le même à Wembley en 1966. Le préposé à la fauche ayant retrouvé ses esprit ouvrait maintenant des bières et les servait dans cette première tchiaffe du mois de mai. Bottens battait 6 à 0 ces pauvres de St Barthélémy et tout le monde y trouvait son compte. Pis, rendez-vous compte, parfois, on pariait sur le résultat du match, deux balles et deux minutes avant la fin, quand on était sûr que l’arbitre en surpoids restait planté dans le rond central et était incapable de voir un tacle dans les seize mètres.

2013, 381 matches truqués, 41 en Suisse, 425 dirigeants, joueurs et arbitres impliqués, qui tous font désormais pipi dans leur culotte en attendant un improbable verdict. Y’a un superbe endroit pour faire pipi les gars : un talus.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois