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mercredi 10 juillet 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 10 juillet 2013


Deux sujets qui fâchent
Denis Pittet, journaliste *

Touche pas à mon lac: l’Office fédéral des transports va mettre en vigueur dès le 1er janvier 2014 - comme le veut désormais la loi – le 0,5 pour mille sur les lacs suisses, dont le bleu Léman n’est pas des moindres et ses navigateurs pas des rigolos. Le tollé, on s’en doute, est général. Et d’évoquer tout et son contraire pour condamner l’inanité de la mesure : la divine protection de Neptune, le remplissage des caisses de la Confédération avec de lourdes taxes sur l’essence censées aller… à la route (!), et, naturellement, la convivialité millénaire qui règne sur le plus grand lac d’Europe de l’ouest, convivialité naturellement due au joyeux partage de la dive bouteille entre gens unis par une même passion, celle de naviguer (ou de naviguer à l’arrêt dans les ports, ce qui assure à la fois un ravitaillement permanent et évite tout risque de collision). La police vaudoise semble dire qu’elle ne fera pas de vagues avec cette histoire tandis qu’un petit malin rappelle avec pertinence qu’il n’y a pas de giratoires sur le lac. Tout est dit.
Touche pas à mon paysage: les résultats d’une étude destinée à «classer» les paysages vaudois (dans le but du choix des sites d’implantation des éoliennes, mais là n’est pas la question) a débouché sur l’attribution de la plus mauvaise note au «Gros-de-Vaud». Là aussi, tollé général et abondance de réactions, notamment dans les «Courriers de lecteurs», qui, comme chacun le sait, constituent les meilleurs sondages qui existent au monde. Le Gros-de-Vaud, c’est le Gros-de-Vaud et personne n’y touche. Petits vallons, forêts, champs qui ondulent, villages blottis parfois les uns aux autres, jeux d’ombres et de lumières, grenier du canton, habité depuis des siècles par de nobles paysans qui respectent et chérissent leurs terres, le Gros-de-Vaud peut paraître moins prestigieux que Lavaux, il ne demeure pas moins un trésor. Et un trésor, cela ne se critique pas.
* Délégué à la communication du département de l’Economie et du sport vaudois




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