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mercredi 3 avril 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 3 avril 2013

Tamedia etcaetera
Denis Pittet, journaliste *

Savez-vous ce qui s’est passé le 30 juin 1992? Eh bien ce jour-là, le journal «La Presse Riviera» (anciennement «Vevey-Riviera ») cessait de paraître définitivement, sans que beaucoup de personnes ne s’en soucient à vrai dire. Edité par Säuberlin&Pfeiffer, racheté par Edipresse puis vendu pour 1 franc symbolique à l’éditeur Corbaz, ce titre avait contribué de nombreuses années à «l’importance de la variété d’une presse plurielle, nécessaire à l’éducation et au débat d’idées, à la mise en perspective des sujets et à la vie culturelle de tout une région». Comme par hasard, cette dernière phrase reflète un peu le condensé de tout ce que l’on a pu entendre depuis le 25 mars dernier, date de l’annonce des mesures d’économies ou de nouvelles recettes annoncées par le groupe de presse Tamedia, 34 millions dont 17,8 pour la Suisse romande.

Il existe peu ou pas d’ouvrage sur l’histoire de la presse romande depuis les années 1980, mais il est parfois bon se remettre un peu les choses en perspective ou simplement de faire un petit effort de mémoire. Dans toute l’affaire Tamedia, remarquons par exemple que la RTS a fait ses choux gras des malheurs de ses frères inférieurs de la presse écrite, comme d’habitude. Les journalistes adorent parler des journalistes. On glose et s’esbaudit sur l’éventuelle disparition du Matin semaine. Personnellement, cela fait 40 ans que j’entends peu ou prou cette hypothèse. Et est-ce que le Matin semaine est nécessaire au débat d’idées ? Autre remarque : Edipresse suisse - aujourd’hui bien disparue - a joué les rôles de méchant durant de nombreuses années sans que personne ne crie trop au scandale, mis à part quelques Genevois. Et là, c’étaient des Romands qui tuaient des Romands.

Disparus La Suisse (1994), Saturne (2006), Dimanche. CH (2003), Le Journal de Genève qui fusionne avec le Nouveau Quotidien, disparu pour donner naissance au Temps en 1998. Disparus la Gazette de Lausanne, la Nouvelle Revue, le Nord vaudois et l’Est vaudois. Et bien d’autres. La presse naît, vit, meurt, bouge, évolue. Ce n’est ni une nouvelle ni une surprise. Et il en sera toujours ainsi.
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

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