Traduire

vendredi 14 juin 2013

Chronique du Nouvelliste du mercredi 12 juin 2013

Lausanne en chantiers
Denis Pittet, journaliste *

Les chantiers vous enchantent? Vous n’avez pas fini de chanter tout l’été (autoroute A9) et vous – nous – chanterez désormais pour plus de dix ans à Lausanne! Où est la nouvelle réagiront immédiatement certains, puisque Lausanne est, depuis déjà longtemps, un chantier permanent ou plutôt une somme de petits et moyens chantiers qui durent chacun très longtemps. Circuler à Lausanne, c’est comme jouer aux dés: vous ne savez jamais devant quelle nouvelle rue fermée pour 6 mois vous allez tomber. Le directeur des Transports publics lausannois le reconnaît d’ailleurs lui-même : ses bus ont du composer – rien qu’en 2012 – avec 325 chantiers ( !) dont 26 ont impliqué des détournements de lignes…

Le sujet est si grave que le grand quotidien vaudois «24 Heures» y a consacré un cahier spécial il y a cinq jours. Damme! L’exercice est bien difficile de vendre positivement aux lecteurs et citoyens des embûches pour dix ans alors que ces mêmes lecteurs et citoyens ont déjà l’impression de les vivre. Ménageant la chèvre et le chou, l’éditorialiste du journal vaudois dit : «Désormais, il faut s’attaquer à la tranche la moins gratifiante de l’édifice. Les axes principaux de communication à travers et autour de Lausanne».

Nouveau tram, nouveau métro, nouveaux bus, nouvelles jonctions, zones piétonnières, places éventrées, artères remodelées, contournement de Lausanne revu : toutes ces manœuvres peuvent être considérées sous deux angles. Le premier: une mue positive et une gestion saine du futur. Le second : la conséquence d’un manque total d’adaptation depuis près de 20 ans. Ce n’est pas faire injure à la vérité de dire que les autorités lausannoises ont «freiné» la bagnole depuis le début des années 90. Un choix politique voulu et assumé. Mais la croissance (habitants, économie, déplacements) et ses conséquences elle, n’a pas cessé. C’est pour cela que désormais il faut faire se rejoindre au prix fort deux courbes qui s’étaient un peu écartées l’une de l’autre…

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire