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mercredi 30 novembre 2011

Chronique du Nouvelliste du 30 novembre 2011

Conseil d’Etat : le poids des villes
Denis Pittet, journaliste *

La nouvelle est tombée lundi après-midi à 15h58 : Emmanuel Gétaz annonce alors qu’il se retire de la course à l’élection complémentaire au Conseil d’État vaudois du 18 décembre. Le représentant de «Vaud libre» a pesé exactement 10,09% des suffrages au premier tour. Cette manne «incroyable», Gétaz demande quelques heures plus tard à ses partisans de ne pas en faire bénéficier le candidat UDC, Pierre-Yves Rapaz. Pour rappel, la candidate Verte Béatrice Métraux, opposée au candidat UDC est arrivé à la première place il y a trois jours avec 44,56% des suffrages. Pierre-Yves Rapaz a obtenu 40,33% des voix.
Cette élection complémentaire atypique, caractérisée par tous les spécialistes de la politique vaudoise comme «secondaire» du fait du peu de charisme présenté par les deux candidats en lice, pourrait bien faire bouillir plus fortement que prévu la marmite avant Noël. La prise de conscience que c’est bel et bien la majorité gouvernementale qui est en jeu reprend du poil de la bête et ce n’est pas fini. Même si ceux qui veulent attendre le printemps et les élections générales de mars 2012 (Grand Conseil et Conseil d’Etat) pour «régler tout ça» sont de plus en plus nombreux, préférant ne plus regarder les réalités en face ou étant trop épuisés pour le faire…
Quelles sont les vraies leçons à tirer du premier tour? La première – indiscutable – est que la Verte a pris un ascendant indéniable sur la victoire finale. Cela donne des boutons à la droite placée désormais face à cette évidence. La seconde est que Rapaz n’a pas perdu autant que certains se l’imaginaient. Cela donne des boutons à la gauche, qui se met même à imaginer une victoire sur le fil pour Rapaz. Les états-majors s’agitent, le peuple décide…
La clé du résultat final au soir du 18 décembre ne se trouve plus dans le nombre de bulletins blancs ni dans l’inconnue Gétaz. La clé du résultat final se trouve dans le futur taux de participation. Posé historiquement bas à 31,3% dimanche, ce taux sera forcément plus haut le 18 décembre. Statistiquement, il oscillera entre 35% et 40%. Cette hausse dépendra de la volonté des partis à mobiliser leurs troupes. Cette hausse du taux concernera linéairement tout le canton, donc en particulier les villes. Or une augmentation du taux dans les villes favorisera la gauche ou minimisera la mobilisation tardive de la droite. De là à dire que les jeux sont faits…
* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois

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