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mercredi 16 mai 2012




Emeute à Lausanne

Denis Pittet, journaliste *



Un fait divers s’est déroulé à l’aube dimanche matin à Lausanne. Pour le déroulement brut, résumons le communiqué de la police: «Une grosse bagarre a éclaté dans une foule de près de 200 individus dont au moins un possédait un Taser. La police (36 agents au total) a été accueillie avec des jets de bouteilles en verre. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de spray au poivre et ont tiré une fois avec des balles en caoutchouc afin de disperser les fauteurs de trouble qui se sont alors dirigés vers la gare. Dans l’enceinte de cette dernière, les policiers ont dû à nouveau intervenir sur de nouvelles bagarres. La situation s’est calmée après le départ des trains. Personne n’a été blessé tant du côté des forces de l’ordre que du côté des fauteurs de trouble, il n’y a pas eu de dommages et il n’y a pas eu d’interpellation vu l’impossibilité de repérer les responsables des jets de bouteille dans une foule aussi conséquente».

La presse lundi matin nous propose les habituelles déclarations stéréotypées : « La violence contre les policiers est en augmentation ». «Face à 200 personnes, faut-il que l’on mobilise 150 policiers toutes les nuits ?». «Même si cet événement est unique, il demande réflexion». La gradation des versions ensuite : on parle de tessons de bouteilles, d’armes blanches, de taser, et d’au moins une arme à feu ( !). La police a tiré des balles en caoutchouc et utilisé des sprays au poivre. On a relevé des traces de sang…

Les questions enfin: Lausanne est-elle le Bronx? Pourquoi une bagarre dégénère-t-elle en violence contre la police? Pourquoi la police n’arrête personne? Les Taser sont-ils en vente libre à la Migros ? Si un voyou porte un Taser et a vraisemblablement été en boîte avant la bagarre, pourquoi ne fouille-t-on pas les personnes qui entrent en boîte? Enfin, maladresse générale ou Miracle : on parle de couteaux, d’armes à feu, de balles en caoutchouc, de taser, de tessons de bouteilles et personne n’est blessé ?!? Le fameux «Circulez, y’a rien à voir» prend décidemment ici une saveur légèrement nauséeuse. Et passent les trains…

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois















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