Traduire

lundi 16 juillet 2012

Bellerive-plage fête ses 75 ans

Denis Pittet, journaliste *
Le 10 juillet 1937 est inaugurée la plage de Bellerive. Septante-cinq ans jour pour jour. A Lausanne et pour les Lausannois, la plage de Bellerive est un lieu mythique et de rassemblement. Sans doute cet espace de près de 75'000 mètres carrés est-il unique en Europe. Et je ne serai pas loin de parier que pratiquement au moins une fois dans leur vie, tous les enfants de la région lausannoise y ont mis le pied. A celles et ceux qui ne connaissent pas l’endroit, je conseille vivement de s’y arrêter un jour d’été.

Pour faire bref, l’ensemble a été construit de 1936 à 1937 sous l’égide d’une municipalité de gauche et dans un contexte de crise économique. En 1961, en comblant le lac, la surface passe de 17'500 mètres carrés à la surface d’aujourd’hui.

Ma tête fourmille de souvenirs. Et que des beaux. J’y ai passé tous mes étés de 12 à 23 ans à peu près. Avec mes copains et mes copines. Bellerive, c’était le fameux plongeoir des dix mètres. Chaque après-midi, le gardien y montait et ceux qui étaient en haut devaient sauter… Enfin, c’est ce que dit la légende. Quand cela arrivait, on était des dizaines à s’asseoir au bord du bassin et à regarder le spectacle. La légende disait aussi qu’un gars – une fois – avait pris un énorme «plat» et était mort. Bellerive, c’était le ping-pong des heures durant. La terrasse du solarium, où apparurent les premiers seins nus et quelques émois. C’était les pyramides dans l’eau, où on était jusqu’à 8 à essayer de monter le plus haut possible. Des fins de saisons tardives, où comme ce dimanche 9 septembre 1973, je regardais s’éloigner Véronique…

Bellerive aura aussi été les heures et les heures passées à jouer au 2-2 au volley, avec Romain. On formait une équipe redoutable. Les gagnants restaient sur le terrain jusqu’à ce que mort s’ensuive. On est morts souvent. Mais de bonheur. Ma maman, aujourd’hui âgée de 85 ans, y allait déjà. Et je suis bien sûr que ces histoires devenues très vieilles pour moi sont encore vécues aujourd’hui par d’autres. Et c’est bien.

* Délégué à la communication du département de l’Intérieur vaudois























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire